Carte d’identité polonaise d’Elyasz Zyngier (Eljasz Zynger) (verso). Archives familiales

Elyasz ZYNGIER
par sa nièce Brigitte Brandès-Thireau

Mon oncle maternel Elyasz Zyngier (dit Elie) était boucher et, pressentant sans doute la guerre, a cédé son fonds de commerce situé au 1 rue de la Réunion à Paris à un autre boucher, M. Burcarz, en mai 1939. (Ce fonds sera par la suite aryanisé).

Marié en 1933, il habitait avec sa femme Hélène au 110 rue de Montreuil Paris 11e, un passage assez misérable où habitaient de nombreux Juifs (environ 80 familles) et ouvriers modestes. Les rats et les cafards y pullulaient.

Bien que réputé “débrouillard”, mon oncle s’est fait arrêter lors de la rafle du billet vert. Il est passé par les deux camps du Loiret, a peut-être été envoyé dans une ferme, mais il est finalement parti pour ne jamais revenir par le convoi N°6. Il était en froid avec sa famille, des parents très religieux qui ne devaient pas apprécier un boucher non cacher.

Sa femme Hélène, qui se cachait dans une chambre de bonne, a péri asphyxiée par un poêle défectueux en novembre 1942. Elle a changé de nom et sera inhumée à Pantin sous le nom de Rosa Mulero (elle était née Muller). (La tombe a disparu.)

Bien que les documents d’internement mentionnent trois enfants, le couple n’a jamais eu d’enfants et n’existe que dans la mémoire des survivants.

Sur le faire-part d’inhumation de sa femme, on le croit encore vivant alors qu'Elie est déjà déporté.

 

Témoignage recueilli en 2008

 

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ELYASZ ZYNGIER
Interné au camp de Beaune-la-Rolande à partir du 14 mai 1941
Déporté à Auschwitz le 17 juillet 1942 par le convoi 6
Assassiné à Auschwitz

BRIGITTE BRANDÈS-THIREAU
Nièce d’Elyasz Zyngier